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Abstract

Tout au long de sa carrière, Antoni Tàpies (1923-2012) fut partisan d’un modèle interprétatif qui permit l’appropriation individuelle de ses œuvres. Le peintre fut le défenseur et le bénéficiaire d’un mode de signification du tableau qui n’était ni univoque, ni prédéterminé. Dans cet article, on analysera comment cette ductilité interprétative a permis la resémantisation politique des œuvres de Tàpies pendant l’époque du franquisme (1939-1975). Guidés par une de ses premières créations, Croix de journal (1946 – 1947), nous tracerons les déplacements de ses toiles pour classifier les déclinaisons sémantiques de l’œuvre en trois grandes étapes : d’abord, l’émergence de Tàpies sur la scène artistique et la recherche de sa singularité picturale; l’étape ambiguë de collaboration franquiste, à l’époque du triomphe de l’informel ; enfin la catalanisation et la revendication politique de Tàpies, à partir de la fin des années 1960 . Ces trois moments se sont déroulés dans trois ères géographiques différentes : Barcelone, New York et Paris. Les voyages de Croix de journal nous permettront d’élucider le rôle de chacune de ces scènes dans la constitution de l’image de Tàpies comme un « Catalan universel », et d’éclairer peut-être sous un nouveau jour certaines des tensions géopolitiques du champ artistique occidental d’après-guerre.

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