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Abstract

La référence à un axe Sud-Sud est devenue très politique, en particulier lorsqu’elle s’exprime sur des scènes mondiales – où les ennemis sont présents, et où les pays du puissant Nord ont une présence obsédante. On peut se réjouir de cette dissension. Elle nourrit des identités partagée, et des projets de justice indispensables. Mais elle a aussi ses pans aveugles. Dans notre contexte académique, le surmoi postcolonial et décolonial est devenu lourd, parfois trop lourd ; et producteur de poncifs. Travailler sur les circulations artistiques « Suds-Suds » en commençant par étudier des circulations, suivre des objets et leurs resémantisations, laisse plus de place à l’étonnement. Même s’il est bien clair que la politique est omniprésente, pourquoi ne pas laisser de temps en temps parler l’art, les objets, voire les faits (ou ce qu’on avait l’habitude d’appeler des faits)? Si l’on croit que la rencontre avec l’art permet une reconfiguration de notre perception du sensible, alors une approche où le politique n’est pas premier sera d’autant plus politique.

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